« La pornographie appauvrit et formate les esprits »

« La pornographie appauvrit et formate les esprits »
Publié le
January 13, 2024

« La pornographie appauvrit et formate les esprits » - Désir, rencontres, fantasmes… La thérapeute et sexologue Thérèse Hargot revient avec un essai consacré aux effets de cette industrie sur les rapports entre adultes. Elle répond aux questions du « Point ».

Après avoir dénoncé les conséquences de l'exposition des mineurs à la pornographie dans Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) paru en 2016, Thérèse Hargot, thérapeute de couple et sexologue, revient avec Tout le monde en regarde (ou presque), aux Éditions Albin Michel. Une analyse sur l'impact de la consommation du porno chez les adultes, portée par l'explosion de l'industrie pornographique – via l'arrivée des plateformes gratuites, au début des années 2000. Des pratiques qui influencent considérablement notre vie amoureuse et sexuelle, alerte la spécialiste, tandis que 70 % des adultes en consomment, dont 25 % au moins une fois par semaine.

Un essai hors de toute considération morale, dans lequel Thérèse Hargot refuse de voir le phénomène banalisé, invite à la résistance et plaide pour la réhabilitation du désir. « Voir des images de femmes ou d'hommes traités comme des jouets, des choses, n'est pas sans conséquences sur le regard que l'on porte sur l'autre », insiste-t-elle.

Le Point : Votre livre s'ouvre sur une longue liste de reproches que l'on peut vous faire à son propos. Pourquoi toutes ces précautions ?

Thérèse Hargot : Parce que j'écris sur ce sujet depuis longtemps et sais précisément ce que vont avancer mes opposants. La pornographie est un sujet extrêmement sensible et je m'attaque, avec ce livre, à ce qui est, dans l'imaginaire collectif, un symbole de la libération sexuelle… C'est d'ailleurs la raison pour laquelle personne n'ose vraiment interroger le sujet du rapport des adultes à la pornographie. J'ai été traitée de tous les noms lorsque je l'ai abordé, en 2016, sous le prisme adolescent. Leurs aînés me disaient : « Il n'y a pas de mal à ça ! », « On en a tous regardé, on n'en est pas morts ! » Pourtant, quelques années plus tard, tout le monde s'accorde à dire qu'il leur est très délétère…

Que répondez-vous, à ce titre, à ceux qui vous diraient que le sexe relève de la sphère privée et la consommation de pornographie de leur liberté ?

Il n'y a qu'à consulter les chiffres – 70 % des adultes en consomment, dont 25 % au moins une fois par semaine – pour considérer que le sujet dépasse la seule sphère privée et justifie d'être interrogé comme un phénomène de société. Quand une majorité de gens consomment un produit, il est bien légitime de vouloir questionner ce dernier.

Quant à la question de la liberté, je crois précisément que c'est tout le contraire. Je défends moi-même la liberté, notamment sexuelle. Et je peux vous assurer que la consommation de pornographie n'a rien à voir avec le libre arbitre ou l'émancipation.

Source : www.lepoint.fr

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Commentaire du CPDH

La thérapeute Thérèse Hargot continue d’alerter sur les dangers de la pornographie, mais cette fois-ci pour les adultes. Les effets néfastes de la pornographie sont nombreux et nécessitent un accompagnement, parfois une prise en charge médicale. C’est une question de santé publique au même titre que le tabac selon la thérapeute. Au nombre des risques, on compte : les difficultés relationnelles, l’addiction, la dépression, la violence, les abus sexuels,… de quoi faire réfléchir

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